Epilation par lumière intense pulsée : des risques ?

L’Anses, (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a émis un rapport d’expertise collective en juin dernier, évaluant les risques de l’épilation par lumière intense pulsée en juin 2021.  

Ce rapport a été mandaté à la demande de diverses instances gouvernementales en 2019 face à de nombreux effets secondaires constatés par l’utilisation d’appareils à lumière intense pulsée tant chez des professionnels (médicaux ou non) qu’à domicile.  

En effet, cela est très peu connu du grand public mais l’épilation par d’autres moyens que la cire ou la pince à épiler est strictement réservée aux praticiens médicaux par une loi datant de 1962. Malgré ce cadre légal, l’épilation par lumière intense pulsée (IPL) s’est largement développée en dehors des cabinets médicaux. (Salon de beauté, esthéticiennes, appareils à utiliser à domicile...)  

L’Anses s’est donc penchée sur ces “failles réglementaires”, car, en effet, ce n’est pas un hasard si ces pratiques de l’épilation par lumière pulsée (et l’épilation laser également) sont encadrées par la loi. 

Pourquoi encadrer l’épilation par lumière intense pulsée ? (et l’épilation laser) 

Un petit rappel : L’épilation par IPL (lumière intense pulsée) ou même par laser, provoque progressivement par effet thermique, la destruction du bulbe pileux : la lumière passant par la mélanine du poil (le pigment qui le colore) chauffe le bulbe et le détruit.  

A partir du moment où l’on utilise ce type d’appareil (Lumière Intense Pulsée ou Laser épilatoire), il existe un risque au niveau cutané, comme le souligne le coordinateur de ce rapport pour l’Anses Rémi Poirier:  

« Le fonctionnement et les principes d’interaction avec la peau peuvent être méconnus ou mal compris par certains professionnels et par les particuliers. Il est donc nécessaire de mieux encadrer le marché des appareils et l’utilisation de cette technologie pour en limiter les effets indésirables » 

Les effets secondaires possibles des séances d'épilation par lumière intense pulsée  

Ce rapport rappelle les effets secondaires possibles pouvant être induits par l’utilisation d’appareils de lumière intense pulsée aussi bien à domicile qu’en institut de beauté que chez les professionnels médicaux.  

En effet en cas de mauvaise utilisation de ces appareils, de nombreux effets indésirables peuvent apparaître : œdème, brûlures, cloques, croutes, troubles pigmentaires (hyper ou hypopigmentation de la peau sur les peaux mates et noires...), lésions oculaires, et même un retard de diagnostic de cancer de la peau qui peut avoir des conséquences dramatiques. 

Les contre-indications aux séances d’épilation par lumière intense pulsée  

Ce rapport, rappelle également les nombreuses contre-indications à l’utilisation de ces appareils, souvent méconnues du consommateur et de certains professionnels non-médicaux.  

L’épilation par lumière pulsée est ainsi strictement déconseillée dans de nombreux cas :  

  • présence de toute anomalie cutanée ou de maladie touchant la peau (psoriasis, eczéma...) 
  • En cas de prise médicamenteuse de traitements photo-sensibilisants et anticoagulants ; 
  • couleur de peau (phototype 4 ou 5) ou nature du poil non adaptés : personnes albinos, poils dépigmentés, duvet… ) 
  • avoir été exposé, avant ou après l’épilation, aux UV naturels ou artificiels. 
  • épilation des sourcils, en raison des risques de lésions pour l’œil  
  • être âgé de moins de 15 ans ou en cas de prise de traitements hormonaux ou de situations susceptibles de modifier la pilosité. (grossesse, allaitement...) 
  • présence d’un tatouage ou de troubles vasculaires (varices) sur la zone à épiler  

Ces effets indésirables et ces contre-indications étant très mal connues du grand public mais également des professionnels non-médicaux, l’Anses souligne la nécessité d’encadrer ces actes esthétiques afin de protéger le consommateur 

Cet encadrement légal doit, selon l’agence, être réalisé avec le concours des fabricants de ces dispositifs et la formation des praticiens.  

A ce titre, tous les professionnels de l’esthétique devraient bénéficier selon l’Anses, d’un socle commun de formation pour anticiper ces effets indésirables et prévenir les situations pour lesquelles un avis dermatologique serait nécessaire.  

La situation est donc à suivre... Mais il est important que les consommateurs soient informés des risques potentiels de ces appareils de lumière intense pulsée en cas de mauvaise utilisation ou de contre-indications méconnues.  

Si vous souhaitez trouver un praticien formé, membre de la SFLD (Société Française des Laser en Dermatologie) proche de chez vous, n’hésitez pas à consulter l’annuaire de nos membres ici : https://www.laser-et-peau.com/annuaire-dermatologues-laser  

Vous pouvez retrouver un résumé du rapport sur notre site internet : https://www.groupelasersfd.com/.../ANSES-Mieux-encadrer... 

Et le rapport complet ici : https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2019SA0124Ra.pdf